On les attendait pour Pâques, mais des vents contraires les ont retardées. Et voilà qu'elles sont arrivées, tout droit de la sellerie-fonderie P. Roulin & fils à Treyvaux, dans le canton de Fribourg. Un four à charbon qui monte à 1200 degrés, quatre parts de cuivre, une part d'étain et rien d'autre (pas de zinc, pas de plomb) pour produire le bronze liquide dont sont fabriquées les cloches. Tout est fait à la main. Les moules en sable d'argile sont préparés, puis les empreintes sont apposées, une à une, sur le côté du moule qui formera l'extérieur de la cloche. Le four est rempli de charbon puis allumé: pour faire monter la température, on pompe de l'air dans le foyer. Dans le creuset, on place les lingots de cuivre, puis on place le creuset sur le charbon ardent. Quand le cuivre a fondu, on ajoute l'étain. Il faut alors transporter rapidement l'alliage en fusion à l'aide d'une grande louche pour couler les petites cloches, ou transporter le creuset lui-même à l'aide de gigantesques pinces pour les grandes cloches. Lorsque le métal s'est suffisamment refroidi pour être solidifié, on casse les moules et les cloches apparaissent. Sont-elles parfaites? Les motifs sont-ils bien alignés? Si c'est le cas, on peut terminer: il faut encore les nettoyer, les polir au tour (ou les laisser mattes), et ajouter le battant. Puis fixer le manche en bois ou, dans l'anse, la courroie de cuir. Et le résultat? A notre avis, des bijoux pour les yeux, mais aussi des bijoux pour les oreilles. Le bronze employé par la famille Roulin donne un son cristallin, puissant, qui se prolonge bien après le coup de battant, diminuant petit à petit jusqu'à n'être plus qu'un filet qui s'éteint doucement. Une merveille! Voir aussi "Nos cloches: un coin de campagne fribourgeois à la cité". Quelques mots sur l'entreprise P. Roulin & fils En 1966, Pierrot Roulin fonde une sellerie. En 1986, il rachète, avec son épouse Myriam, la fonderie Albertano, qui avait été créée à Bulle en 1856 par des artisans italiens. La sellerie devient une sellerie-fonderie! En 1988, leur fils Yvan rejoint l'entreprise et la reprend en 2009. La soeur d'Yvan, Monique, travaille elle aussi dans l'entreprise ainsi que sa nièce, Sophie, qui a fini un apprentissage d'artisane du cuir et du textile en 2017. Trois générations donc! En plus des membres de la famille, quelques collaborateurs dont Daniel, qui travaille dans l'entreprise depuis 30 ans, une apprentie, et deux aide-fondeurs.
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